Lettre ouverte aux futurs autobiographes. - Le blog de Cipion

Publié le par Cipion

Lettre ouverte aux futurs autobiographes.

Une définition qui s’impose : Autobiographie : mémoires, recueil de souvenirs personnels, relations écrites d’évènements auxquels participa l’auteur ou dont il fut le témoin, biographie d’une personne écrite par elle-même.

Ayant lu, toujours avec beaucoup d’intérêt, un certain nombre d’ouvrage autobiographiques rédigés par des auteurs de renom ou d’illustres inconnus narrant des évènements qui m’intéressent pour des raisons diverses, je tiens, modestement, à donner mon avis sur ce genre d’exercice. Exercice ? Oui, c’est bien le terme que j’ai choisi pour y ajouter l’adjectif « périlleux » car le danger est réel. « Ma vie écrite par moi-même » ça n’est pas facile, le plus souvent à la gloire, plus ou moins appuyée, de l’auteur. Lorsque le texte est destiné à la famille (les petits-enfants notamment sont friands des exploits de leur grand-père) ou au cercle réduit des amis proches il ne fait pas l’objet de publication (avec N° ISBN) avec diffusion ouverte, il est alors lu par un petit nombre de lecteurs ciblés et ne porte généralement pas à conséquence. Toutefois, ce n'est pas toujours le cas et certains auteurs, peu ou prou connus, estiment devoir, à l’occasion, adresser un message au fil des pages. Il est alors livré (le texte) à la vindicte publique. C’est un risque à prendre.

Ainsi, récemment, j’ai été amené à lire coup sur coup, plusieurs ouvrages de ce dernier genre (1) dont je connaissais les auteurs : des titres, des photos, des faits, des hommes ou des femmes qui titillaient ma mémoire. Des tranches de vie que j’avais parfois partagées, de près ou de loin, et surtout des personnages, amis ou simple connaissances, que j’avais connus.

Quel contraste ! Il est vrai que les auteurs ne sont pas toujours de la même génération mais.. à la réflexion est-ce significatif ? Pour imager mon propos, je retiens en quelques lignes ce qui me parait être les deux extrêmes : - l’un (danger premier je le souligne à nouveau), est « l’étalon-or » et pour le démontrer nous décrit un environnement professionnel délabré d’où n’émerge qu’une figure, la sienne. Il s’autorise même, pour se grandir, sans doute, à « descendre en flamme » certains de ceux qui auraient pu être ses camarades ; - l’autre, au fil des pages, nous décrit des scènes originales où se côtoient peines et joies, réussites et échecs mais surtout nous parle d’amitiés profondes dans des circonstances d’exception où les individus s’épanouissent dans une estime réciproque.

Alors où veux-tu en venir, me direz-vous, avec raison ? Pour répondre à votre question je prendrai, sans scrupule, une citation du second auteur. En épilogue de son récit magistral, il écrit : « De manière délibéré je me suis refusé à parler des ennemis que j’ai rencontrés sur ma route….C’est pourquoi on n’a trouvé dans ce livre aucun portrait négatif sur qui que ce soit, nommément. J’ai préféré laisser toute la place à mes amis » (2)

Avouez que c’est un véritable ballon d’oxygène que tous les futurs autobiographes (peut-être moi-même ?) devraient adopter. Voilà le message simple que j’essaie de faire passer si ces lignes trouvent lecteurs.

  1. Je conseille, mais beaucoup ont dû déjà le lire, « Elevé à la dignité… » du Général Leboudec, « Et que vive la bannière » de Christian Clarke de Dromentin et aussi « Commando Georges et l’Algérie d’après » d’Armand Bénésis de Rotrou.

Et puis, et puis, les écrits d'auteurs sans doute inconnus de beaucoup mais que j'ai eu le plaisir de lire : « A la force du poignet » de J.Savoyant ; « Le calvaire, la colombe et la croix du Sud » de J. Moullec et, dans un genre un peu différent, les textes de Michel Cot.

2.Extrait de « Avant la dernière ligne droite » de Patrice Franceschi.

Publié dans Coup d'humeur

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article